Gaspillage alimentaire : l’approche française au service des entreprises canadiennes

L’exemple français : un modèle à suivre

La loi française répondait directement aux enjeux environnementaux et sociaux liés au gaspillage alimentaire. Jeter de la nourriture signifie aussi gaspiller toutes les ressources nécessaires à sa production et à son transport – eau, terres, énergie et main‑d’œuvre.

À la suite de l’adoption de la loi en 2016, les dons alimentaires des supermarchés ont bondi de plus de 20 % : des dizaines de milliers de tonnes de nourriture sauvées chaque année, soit environ 10 millions de repas supplémentaires. Certains chiffres avancent même jusqu’à 41 % de réduction du gaspillage alimentaire global. Par ailleurs, lorsque la nourriture pourrit dans les sites d’enfouissement, elle émet du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2. Tout cela se produit alors que, même au Canada, un grand nombre de personnes vivent l’insécurité alimentaire.

L’expérience française démontre qu’une action vigoureuse génère des résultats majeurs. Pour les entreprises canadiennes, le message est clair. Même sans lois identiques pour l’instant, c’est le moment d’apprendre, d’améliorer vos pratiques et de prendre le leadership. Agir dès aujourd’hui protège l’environnement et les communautés, accroît la rentabilité et renforce la réputation – tout en plaçant votre entreprise en avance sur d’éventuelles réglementations.

Leçons pratiques pour les entreprises canadiennes

Commencez par un diagnostic complet de vos déchets.

Les supermarchés français ont d’abord dû mesurer leurs surplus pour les gérer efficacement. De la même manière, les entreprises canadiennes ont besoin d’un portrait précis des types, des volumes et des sources de déchets. Une Évaluation professionnelle sur site va bien plus loin qu’un simple coup d’œil. Ce processus analyse minutieusement l’ensemble de votre flux de déchets, identifie les matières comme les denrées alimentaires, les matières recyclables et les résidus destinés à l’enfouissement. Elle mesure les volumes, vérifie si les horaires de collecte correspondent à vos besoins réels et évalue l’efficacité de vos pratiques de tri. Cette approche rigoureuse met au jour les inefficacités cachées et la contamination qui gonflent vos coûts. Elle révèle aussi des économies et des gains de détournement immédiats, en particulier pour les déchets alimentaires lourds et coûteux.

Ensuite, priorisez la réduction à la source.

La meilleure façon de lutter contre le gaspillage, c’est de l’éviter. L’obligation française de donner les surplus encourage une meilleure gestion des stocks ; les entreprises canadiennes peuvent en tirer les mêmes avantages. Il s’agit d’achats judicieux, d’une prévision plus fine de la demande et de systèmes de gestion d’inventaire efficaces. Une technique clé est la méthode PEPS (premier entré, premier sorti). Concrètement, on place toujours les nouveaux produits derrière les anciens sur les rayons ou dans les chambres froides, afin que ceux qui expirent le plus tôt soient utilisés d’abord. Dans le secteur de la restauration, planifier des menus qui utilisent les mêmes ingrédients dans plusieurs plats peut également limiter les retailles. Enfin, la formation du personnel à des techniques de préparation et de manutention qui minimisent la perte est essentielle.

Établissez des partenariats de dons solides.

L’un des piliers du succès français est l’obligation de donner les denrées, ce qui combat directement l’insécurité alimentaire. Les entreprises canadiennes peuvent avoir le même effet social positif en collaborant avec des organismes de récupération. Par exemple, Moisson Rive‑Sud, importante banque alimentaire de la Rive‑Sud de Montréal, collecte et redistribue des denrées à de nombreux organismes communautaires. À l’échelle nationale, Second Harvest, le plus grand organisme de récupération alimentaire au Canada, protège l’environnement en détournant des aliments encore propres à la consommation des sites d’enfouissement et soulage la faim en les redistribuant à des organismes à but non lucratif et des communautés autochtones. Mettre en place des protocoles de dons clairs et réguliers avec ces partenaires pour vos surplus sécuritaires démontre concrètement votre responsabilité sociétale, détourne des ressources précieuses des sites d’enfouissement et aide directement vos voisins les plus vulnérables.

Mettez sur pied des programmes de compostage robustes.

Même avec d’excellentes initiatives de réduction et de don, certains résidus alimentaires sont inévitables. Pour ceux‑là, un programme de compostage est indispensable. Tandis que le modèle français cible les surplus encore comestibles, une stratégie complète doit aussi gérer les matières organiques non récupérables comme les pelures ou les aliments impropres à la consommation. Les envoyer à l’enfouissement constitue une erreur environnementale. Des solutions de compostage complètes englobent des bacs de tailles adéquates et bien identifiés, des horaires de collecte fiables et l’acheminement vers des installations certifiées où ces matières deviendront un compost riche plutôt qu’un puissant émetteur de méthane.

Pourquoi c’est important pour votre entreprise

Les consommateurs d’aujourd’hui, surtout les plus jeunes, privilégient les entreprises qui prouvent leur engagement envers la durabilité, l’éthique et la collectivité. Gérer vos déchets alimentaires de façon transparente différencie votre marque et renforce votre responsabilité sociétale.

Outre l’image de marque, les économies réelles sont substantielles. Acheter moins, ajuster les contrats de collecte selon les besoins réels – souvent réduits une fois les déchets alimentaires détournés – et éviter les frais de surcharge de bennes se reflètent directement sur vos coûts. Les employés sont également plus motivés lorsqu’ils travaillent dans une entreprise qui partage leurs valeurs. Enfin, en agissant dès maintenant, votre entreprise pérennise ses opérations. Les règles environnementales évoluent sans cesse, comme le démontre l’initiative du Québec visant à détourner la matière organique des sites d’enfouissement et la Responsabilité élargie des producteurs du Programme de la boîte bleue en Ontario. Devenir un chef de file de la réduction et du détournement des déchets dès aujourd’hui prépare votre organisation à ces exigences et aux futures.

N’attendez pas d’y être forcé

La réussite de la France prouve qu’un progrès tangible est non seulement possible, mais indispensable. Les entreprises canadiennes ont une occasion unique de s’inspirer de ce modèle et d’adopter dès maintenant des stratégies proactives et efficaces. Il ne s’agit pas simplement de gérer des déchets ; c’est l’adoption d’une culture de responsabilité, la promotion d’une plus grande équité sociale et une contribution active à un avenir plus sain et durable, alors que les réglementations locales exigent de plus en plus ces actions.

Prêt à transformer la gestion des déchets alimentaires de votre entreprise et à profiter d’avantages durables ? Des partenaires de confiance peuvent vous accompagner à commencer par une Évaluation professionnelle sur site. Ensemble, nous identifierons les moyens de réduire le gaspillage, de créer des programmes efficaces – y compris un compostage simplifié – et de voir comment votre entreprise peut contribuer concrètement à un système alimentaire plus durable pour le Canada.